Notre assemblée générale annuelle et quelques leçons sur le playdoyer

 

L'AGA 2013

Environ 70 membres enthousiastes du Réseau pour une alimentation durable se sont entassés au 2e étage du Santropol Roulant pour notre AGA, le 27 novembre dernier.  Ils ont approuvé un programme ambitieux comprenant d'importants changements pour le RAD.

Nouveaux Règlements

Le changement le plus important a été l'adoption à l'unanimité de nos nouveaux statuts ! Ce document, a été soigneusement rédigé, débattu, soumis à consultation et remanié par notre comité de gouvernance qui a travaillé fort au cours des 18 derniers mois pour nous mettre en conformité avec la nouvelle Loi canadienne pour les organismes à but non lucratif  Les changements reflètent également notre évolution, depuis 2001, d'un réseau de bénévoles à une organisation à but non lucratif financée employant quatre personnes et ayant pour mandat de faire des plaidoyers au niveau national.

 

Éléments importants des nouveaux règlements :

  • Un conseil d'administration remplace le comité directeur
  • Tous les membres conservent le droit de vote, et les droits des membres organisationnels et individuels restent les mêmes (voir Matrice).
  • Les organisations du secteur privé qui partagent les valeurs du RAD peuvent désormais être membres.
  • Les gens peuvent aussi devenir des partisans ou des associés si l'adhésion n'est pas appropriée (vie privée ou d'autres préoccupations)
  • La prise de décision consensuelle est maintenue
  • Des dispositions sont prises pour les réunions électroniques là où les installations existent

Notre nouveau conseil d'administration

Lauren Baker, vice-présidente du comité directeur, a parlé à l'assemblée générale au nom du comité des nominations, qui a eu la tâche difficile de proposer 11 personnes répondant collectivement à tous les critères énoncés par le comité directeur à propos de la formation du conseil d'administration. Bienvenue à tous les membres de ce nouveau conseil qui tiendront leur première réunion au début de la nouvelle année. Nous remercions également tout spécialement ceux qui ont mis leur nom de l’avant afin d’être membre de ce conseil ou qui ont servi à notre comité directeur. Nous espérons que vous saisirez une des autres possibilités de participer au RAD !

Le débat sur les plaidoyers

Nous avons invité une membre chevronnée du Parlement (Libby Davies, députée de Vancouver-Est) et un professeur respecté (Rod MacRae, Université York, Faculté des études environnementales) à partager leurs idées sur la façon dont le réseau pour une alimentation durable pourrait défendre plus efficacement les intérêts de ses membres, que nous parlions d’un programme d’alimentation scolaire ou encore d’une règlementation nationale sur la viande qui ne sape pas les producteurs locaux. Un riche débat, que vous pouvez écouter ici !

Libby Davies a exposé trois points importants pour un plaidoyer réussi au niveau politique:

  • Établir des relations sur le long terme (il y a 308 députés et trop d'organisations se concentrent uniquement sur le premier ministre!)
  • Assurer le suivi auprès des gens que vous rencontrez (leur demander de faire quelque chose de simple, puis vérifier si ils l'ont fait). Débuter localement. Être systématique.
  • Construire des alliances avec d'autres mouvements et travailler ensemble (connaître le paysage politique : qui fait quoi, qui est sur quel comité, quel est leur ordre du jour).

Rod MacRae a pour sa part offert un point de vue différent, en faisant valoir que de grands changements se produisent souvent au niveau souterrain du protocole règlementaire, et pas nécessairement dans la législation, là où la plupart des organisations de défense des droits concentrent leur attention. Il a également parlé de la complexité de la politique alimentaire (en particulier compte tenu des questions de compétence), de la rupture entre le niveau politique et la fonction publique, et du fait que les fonctionnaires n'ont plus l'expertise sur les dossiers pour lesquels ils ont travaillé parce qu'ils sont souvent déplacés, dû à la bureaucratie. Cela peut les rendre plus tributaires de l'expertise externe (que nous possédons ou avons peut-être besoin de développer), et nous ouvre la porte  afin d'obtenir effectivement une implication dans la conception de programmes. Il a terminé avec une série de questions que le mouvement alimentaire doit se demander :

  • Avons-nous la capacité de bien rechercher nos options ? Avons-nous suffisamment de connaissances pour fournir des analyses que d'autres n'offrent pas ?
  • Avons-nous accès aux bonnes personnes ? Savons-nous comment faire participer les représentants élus et non élus pour faire avancer l'ordre du jour ?
  • Quelles sont nos idées qui s'inscrivent dans un processus de changement? (utiliser un cadre de transition)
  • Pouvons-nous jouer le jeu de l'intérieur-extérieur ? Avec les autres ?
  • Sommes-nous là pour le moyen à long terme ?

Ce fut une séance stimulante. En effet, un plaidoyer efficace se joue au niveau d'une stratégie intérieure-extérieure et c'est pourquoi la diversité des membres du RAD