6. Environnement et agriculture

Résumé

Un environnement sain constitue la base d'un écosystème agricole résilient et durable. L’agriculture influence le milieu naturel et est en retour influencée par celui-ci; conséquemment, l'agriculture doit se pratiquer à l’intérieur des limites imposées par les systèmes naturels. Les systèmes agricoles canadiens doivent : i) préserver la santé des sols et la qualité de l'eau et de l’air, tout en contribuant à celles-ci; ii) permettre de réduire notre dépendance envers les carburants fossiles; iii) contribuer à la lutte aux changements climatiques tout en s’adaptant à ceux-ci; iv) protéger et accroître la biodiversité; v) protéger les terres agricoles; et v) réduire la production de déchets.

1. Parce que l’agriculture influence l’environnement naturel et est en retour influencée par celui-ci, les politiques doivent faire en sorte que les sols, l’eau, l’air et la biodiversité soient protégés afin qu’ils continuent de soutenir l’agriculture. La réciproque est également valable : les pratiques agricoles doivent contribuer à la pérennité d’un environnement sain. Par exemple, si une activité industrielle (telle que l’émission de particules toxiques) affecte négativement les terres agricoles avoisinantes ou comporte des effets néfastes sur les aliments qu’elles produisent, l’industrie doit modifier le procédé en cause de manière à qu’il ne nuise pas à l’agriculture. En retour, si une activité agricole (telle que l’application excessive de fumier) porte préjudice à l’intégrité ou à la pérennité du milieu avoisinant, cette activité doit être modifiée de manière à protéger l’environnement.
2. L’agriculture et le système d’approvisionnement alimentaire mondial sont extrêmement vulnérables aux impacts des changements climatiques. Pour sa part, l’agriculture écologique engendre des effets bénéfiques pour le climat par sa capacité accrue à emprisonner le carbone dans les sols, sa meilleure efficacité énergétique découlant d’une utilisation restreinte de pesticides et de fertilisants synthétiques dérivés des carburants fossiles, ainsi que par ses émissions réduites de gaz à effet de serre – particulièrement en ce qui concerne l’oxyde nitreux et le méthane. En conséquence, les politiques agricoles et les politiques visant la lutte aux changements climatiques doivent activement promouvoir l’adoption de méthodes employées en agriculture écologique.
3. Les programmes, les politiques et les règlements doivent promouvoir la transition vers des méthodes agricoles plus durables sur le plan environnemental. En contrepartie, ils doivent cesser d’offrir des incitatifs financiers et fiscaux aux pratiques agricoles qui portent préjudice à l’environnement. Actuellement, les programmes de soutien du revenu encouragent la spécialisation, la concentration et la production à grande échelle, ce qui augmente autant les coûts environnementaux que les risques d’échec catastrophique. D’un autre côté, les agriculteurs qui se convertissent à l’agriculture biologique certifiée doivent assumer eux-mêmes l’ensemble des risques financiers associés à cette période de transition. Les politiques devraient ainsi appliquer efficacement la règle de la carotte et du bâton afin de promouvoir l’adoption de l’agriculture durable.
4. L’éducation constitue la clé permettant d’assurer que la durabilité environnementale soit largement appuyée par le public. En conséquence, il est nécessaire de recourir à des méthodes formelles et informelles afin de promouvoir l’apprentissage et l’appropriation des techniques de l’agriculture écologique, de même que la sensibilisation envers les effets environnementaux de l’agriculture. Alors que les aliments deviennent un facteur de plus en plus important pour la stabilité sociale mondiale, la population aura de plus en plus besoin de comprendre la production alimentaire dans son intégralité. Les programmes scolaires doivent ainsi comporter, à tous les niveaux, des cours pratiques et théoriques sur l’agriculture durable. Les collèges communautaires, les universités et les entités prodiguant une éducation informelle extrascolaire ont besoin d’être soutenus afin d’offrir des infrastructures de recherche, de la formation et des activités de développement d’aptitudes qui serviront à former la prochaine génération d’agriculteurs écologiques.

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