5. Pêcheries durables et mode de subsistance convenable pour les pêcheurs

Résumé

Sur la côte atlantique, la politique fédérale prétendument mise en place pour protéger les stocks de poissons s’est avérée désastreuse. Cette politique se base sur la supposition qu’une flottille hautement mécanisée capturant des prises dédiées à l’exportation est la meilleure chose qui soit pour l’économie. Sur la côte Ouest, les règlements mis en place par Pêches et Océans Canada permettent aux entreprises d’être propriétaires des bateaux de pêche, ce qui force les pêcheurs détenteurs de quotas à travailler à titre de métayers.

Il est nécessaire de mettre en place une politique en matière de pêcheries qui accorde le contrôle aux communautés côtières sur leurs prises, assurant ainsi une stabilité économique à long terme.

Les communautés autochtones qui, traditionnellement, ont principalement assuré leur approvisionnement alimentaire par le fruit de leur pêche devraient, conformément à plusieurs décisions de la Cour suprême, avoir le droit de poursuivre leurs pratiques traditionnelles selon un modèle de cogestion.

Priorités

  1. La conservation, la protection et la restauration des populations de poissons et des écosystèmes dont celles-ci dépendent doivent être priorisées afin de préserver la sécurité alimentaire et les modes de subsistance des communautés côtières.
  2. Le rétablissement des marchés locaux destinés à la vente de produits halieutiques est primordial. Cela implique de soutenir les ventes aux barrières des quais, d’accroître les ventes de poisson canadien à l’intérieur du Canada, et d’appuyer les pêcheries locales durables qui permettent d’obtenir des produits à valeur ajoutée de même que la certification en matière de commerce équitable.
  3. L’autorité autochtone sur les terres et les eaux ancestrales devrait être reconnue; il est de plus important que les droits autochtones et ceux issus de traités aient priorité sur les intérêts commerciaux et récréatifs.
  4. Il est nécessaire d’accorder la priorité aux familles de pêcheurs indépendants, aux flottilles de propriétaires-exploitants, ainsi qu’aux engins de pêche reconnus pour leurs faibles impacts collatéraux. Des mesures devraient être prises, là où les quotas et les contingents individuels transférables (CIT) existent, afin que des clauses sévères en matière de transmissibilité soient appliquées, celles-ci garantissant la protection des pêcheries et des écosystèmes marins, de même que la prérogative des communautés côtières sur ceux-ci.
  5. L’étiquetage du poisson destiné à la vente doit être clair et honnête : l’espèce de même que le site et les méthodes de capture doivent être indiqués. Un système de traçabilité devrait de plus permettre de remonter jusqu’au pêcheur ayant capturé le poisson.
  6. L’élevage du saumon en parcs ouverts devrait être interdit pour plutôt imposer l’élevage en circuit fermé. Par ailleurs, la salmoniculture ou tout autre type d’aquaculture de poisson ne devrait être permise que lorsque les communautés côtières en sont les bénéficiaires directs et les gestionnaires.

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