Le Canada a besoin de principes directeurs qui soutiennent l’alimentation saine et durable

Afin de mettre en place une politique alimentaire nationale cohérente, le Canada doit se doter de principes directeurs en matière d’alimentation fondés sur la saine nutrition et la durabilité.

Par Jennifer Reynolds - Coordonnatrice du programme d'alimentation institutionnelle au RAD


Le Guide alimentaire canadien représente la publication gouvernementale la plus demandée après les formulaires de déclaration fiscale. Cependant, une enquête menée par le Dr David Hammond de l’Université de Waterloo a révélé que « moins de la moitié [des Canadiens] sont en mesure de nommer les quatre groupes alimentaires » (en anglais), et que « [m]oins d’un pour cent [d’entre eux] savent combien de portions de chacun ils devraient consommer ».

Plusieurs critiquent le Guide alimentaire canadien, dont le Sénat du Canada, qui, dans son récent rapport intitulé Obésité au Canada, demande que ce document soit révisé.

La FAO et le Food Climate Research Network (FCRN)  rattaché à l’Université d’Oxford ont récemment publié Plates, pyramids and planets — Developments in national healthy and sustainable dietary guidelines: a state of play assessment (en anglais). Ce dernier rapport présente quelques pistes qui pourraient guider la révision du Guide alimentaire canadien.


Plates, pyramids and planets examine comment les principes directeurs en matière d’alimentation sont employés par les gouvernements pour favoriser une saine alimentation chez leurs citoyens. Il note également que « si nous voulons relever les multiples défis sociaux, sanitaires et environnementaux engendrés par les systèmes alimentaires  et qui affectent ces derniers, la population mondiale doit adopter des types d’alimentation qui sont à la fois sains et respectueux des limites environnementales ». Nos systèmes alimentaires actuels ne sont pas durables et ne sont pas en mesure de nourrir adéquatement les gens. Voici donc pour nous l’occasion de faire la transition vers des régimes alimentaires sains qui assureront le bien-être de la planète.

La bonne nouvelle, c’est que les régimes possédant une faible empreinte environnementale peuvent également être bénéfiques pour notre santé. Bien que ces régimes se déclinent en moult nuances, ils gravitent tous autour du célèbre dicton de Michael Pollan : « Mangez des aliments, en quantités raisonnables, surtout des végétaux. » (Vous pouvez lire son article phare, « Unhappy Meals », paru en 2007 dans le New York Times Magazine.)

La mauvaise nouvelle, c’est que le rapport de la FAO et du FCRN a révélé que de nombreux pays ne sont pas dotés de principes directeurs en matière d’alimentation (seulement 83 pays sur 215 ont émis de tels principes directeurs, et parmi ceux-ci, rares sont les pays à faible revenu). En outre, seuls quatre pays abordent la question de la durabilité : l’Allemagne, le Brésil, la Suède et le Qatar.

Si les récentes critiques formulées envers le Guide alimentaire canadien mènent effectivement à une révision de ce dernier, nous devons y inclure la durabilité comme critère. Nous devons saisir cette formidable occasion de corriger ce qui ne fonctionne pas dans l’approche actuelle faisant la promotion d’une saine alimentation. Pour ce faire, il est toutefois nécessaire de conjuguer saine nutrition et durabilité afin d’apporter des changements palpables.

Lire le rapport complet (en anglais) :

Plates, pyramids and planets - Developments in national healthy and sustainable dietary guidelines: a state of play assessment

June 2016 - Current food systems jeopardize current and future food production and fail to
nourish people adequately. The starting point for this report is the observation – founded on a growing body of research – that if we are to address the multiple social, health and environmental challenges caused by, and affecting food systems, global populations need to move towards dietary patterns that are both healthy and also respectful of environmental limits.

 

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