Soutenir les nouveaux agriculteurs

 

Nous devons soutenir la prochaine génération d’agriculteurs qui observent des pratiques durables et qui vendent leurs produits localement

L’agriculture canadienne vit une crise de la relève. Plus de la moitié de la population agricole canadienne est âgée de 55 ans et plus, et 80 % de ces agriculteurs comptent prendre leur retraite au cours des dix prochaines années. Les trois quarts de ceux-ci n’ont aucun descendant pour reprendre la ferme. Au même moment, une nouvelle génération d’agriculteurs, composée entre autres de ceux qui observent avec enthousiasme des pratiques durables et biologiques et vendent leurs produits dans les marchés locaux, a besoin d’être soutenue. Au Canada, l’approvisionnement alimentaire futur dépend en grande partie d’une politique publique qui reconnaît que le pays a besoin de plus de nouveaux agriculteurs.

Pendant trop longtemps, la politique agricole canadienne s’est surtout axée sur les marchés d’exportation et le soutien des grandes exploitations agricoles. Nous avons toutefois besoin d’une diversité accrue et de plus de nouveaux agriculteurs pour gérer les actifs agricoles existants et fonder de nouvelles entreprises agricoles afin de pouvoir approvisionner le Canada en aliments durables et locaux.

Il est urgent de mettre en place des politiques ciblées afin de maintenir et rétablir la population agricole du Canada. La campagne Je mange donc je vote réclame des programmes fédéraux conçus pour atténuer les obstacles que doivent affronter les nouveaux agriculteurs alors qu’ils tentent d’accéder à la terre, aux capitaux et à de la formation.

Un meilleur accès à la terre, aux capitaux et à la formation pour les nouveaux agriculteurs

  • Des programmes aidant les nouveaux agriculteurs à accéder à la terre sont nécessaires. Ceux-ci doivent être accompagnés de législations communes aux paliers fédéral et provincial/territorial, celles-ci étant conçues pour interdire l’appropriation des terres par des intérêts étrangers de même que pour restreindre l’acquisition des terres par des fonds d’investissement privés. Du reste, il est nécessaire d’éliminer les mesures incitatives à l’appropriation des terres par les spéculateurs ou les propriétaires non occupants.
  • L’enveloppe de Financement agricole Canada doit être augmentée afin d’offrir des prêts à faible taux d’intérêt et de petites subventions destinés aux apprentis et aux nouveaux agriculteurs.
  • Il est nécessaire de mettre en place davantage de programmes plus abordables visant la formation, le mentorat et l’apprentissage entre agriculteurs, en plus de soutenir davantage de services de consultation et d’appoint pour les agriculteurs actuellement actifs.

La perte de terres agricoles se poursuit à un rythme intensif à travers le pays. Par ailleurs, la dette agricole ne cesse d’augmenter, et il en va de même des coûts reliés à l’achat et à l’exploitation d’une ferme. Le phénomène de concentration des entreprises qui s’accroît à tous les maillons de la chaîne d’approvisionnement alimentaire affecte la viabilité financière de l’agriculture de même que la résilience des milieux ruraux. Il est nécessaire de réorienter la politique agricole canadienne vers la multifonctionnalité dans le but de maximiser les avantages sociétaux et environnementaux de communautés rurales dynamiques qui produisent les aliments que nous voulons manger, et de mettre l’accent sur ceux-ci.

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