Solidarité avec les Wet'suwet'en et les peuples autochtones
Le bureau du Réseau pour une alimentation durable est situé sur le territoire non cédé des Kanien'keha:ka (Mohawk), un endroit qui a longtemps servi de lieu de rencontre et d'échange entre les peuples autochtones. Le conseil d'administration et le personnel du Réseau pour une alimenation durable sont solidaires des Wet'suwe'ten, les protecteurs des terres et des eaux, et soutiennent leur affirmation d'autonomie en tant que nation souveraine. À ce titre, nous dénonçons le retrait forcé du peuple Wet'suwet'en de son territoire traditionnel non cédé. Nous reconnaissons que le conflit actuel sur le territoire des Wet'suwet'en et les efforts de solidarité d'un océan à l'autre sur l'île de la Tortue (Turtle Island) ne peuvent être séparés des questions plus larges de violence coloniale systémique et de déplacement forcé des peuples autochtones.
Plus spécifiquement, à la lumière de notre mandat, nous reconnaissons le lien important entre ce conflit et les questions de souveraineté alimentaire autochtone, tel qu'il a été développé dans Du pain sur la planche, la plateforme politique développée par le projet Pour une politique alimentaire populaire et adoptée par le Réseau pour une alimentation durable. Ce document identifie le conflit fréquent entre les projets de développement des ressources et la biodiversité dont les Premières nations, les Métis et les Inuits dépendent traditionnellement pour leur alimentation. Le RAD s'est engagé à soutenir les efforts des peuples autochtones pour maintenir le contrôle de leurs systèmes alimentaires dans un cadre plus large d'autodétermination en tant que peuples souverains. Cette souveraineté a été reconnue dans la Proclamation royale de 1763, le Traité de Niagara en 1764, le Traité de Gand en 1814 et la Promesse de la Couronne en 1815. La section 35 de la Constitution canadienne (1982) reconnaît les droits des peuples autochtones et l'arrêt Delgamuukw a confirmé le titre de propriété autochtone. En outre, nous notons l'appui par le Canada en 2010 de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, la confirmation par la Cour suprême du Canada de la décision Delgamuukw concernant la nation Tsilqhqot'in en 2014, et les engagements envers les 94 appels à l'action de la Commission Vérité et Réconciliation en 2015.
Nous pensons qu'il est impératif de reconnaître l'histoire et l'héritage continu du colonialisme, et de donner la priorité à la reconnaissance des droits des autochtones comme principes directeurs clés en matière de décolonisation et de réconciliation, y compris en ce qui concerne les politiques et les programmes ayant un impact sur les systèmes alimentaires autochtones. Le lien indissociable entre les droits fonciers et la souveraineté alimentaire est inhérent à cette démarche. Soutenir la réparation et la reconnexion des relations entre les peuples indigènes et les systèmes alimentaires traditionnels, qui continuent à être endommagés par les activités coloniales encore en cours, signifie respecter les droits des peuples autochtones à gérer les terres et les eaux d'où provient leur nourriture.